24 décembre 2008

NBA Preview/Commentaire: Phoenix Suns


The Saxophonist
(*)

--Les Suns ont retrouvé les sphères de la normalité et du même coup de la banalité. Les explosions de paniers dans tous les sens, la balle qui fuse de main en main avant de traverser l’arceau sans même offrir un frémissement au filet, la puissance libérée au cours d’une contre-attaque ou d’une incursion dans la défense adverse, n’appartiennent désormais qu’aux souvenirs… Ou aux New Yorkais.

--Aujourd’hui, Phoenix se contente de regarder sans entrain son équipe jouer comme New Jersey, Los Angeles (Clippers) ou Milwaukee. Que s’est-il passé entre temps ? Oh, pas grand-chose, seulement l’entraineur qui est parti, Mike D’Antoni.

--Naguère flamboyant, les Suns semblent avoir perdu toute inspiration et leur vitesse légendaire relève désormais du mythe. Ainsi, les joueurs s’enferment dans leur propre talent traduisant le jeu de Phoenix en une succession de un contre un peu fructueux. Parfois, la vivacité d’antan semble être revenue et les vieux réflexes reprennent le contrôle, nous poussant à croire à une résurrection, mais comme un songe cette impression s’échappe aussi vite qu’elle est arrivée et que Stoudemire tente un shoot forcé.

--Cette dyslexie semble être le signe d’un malaise des joueurs. Quoi de plus normal puisque chacun s’était parfaitement moulé dans le jeu atypique de D’Antoni et que les Suns ont décidé cette année de prendre une nouvelle voie avec Terry Porter aux manettes.

--L’idée qu’une vraie défense est indispensable pour soulever le graal est profondément enfoncée dans l’esprit du GM, Steve Kerr et il est difficile de le contredire (déjà parce qu’il n’a pas tort) surtout lorsque l’on connaît son parcours de joueurs (Bulls et Spurs quand ça valait le coup d’y être). Kerr a tenté d’amorcer ce virage à partir de cet été.

--En cela, rien à reprocher, seulement, Kerr a peut-être fait l’erreur d’essayer de régler tous les problèmes des Suns d’un coup (d’un autre côté, avec un joueur de 34 ans comme pièce angulaire, le temps est compté). L’arrivée d’O’Neal en cours de saison a répondu à la lacune de la franchise sur demi-terrain et sur son déficit de taille et de puissance intérieure tandis que la venue de coach Porter devait combler celle de la défense.

--Cette intention n’est pas dénuer de pertinence mais cette métamorphose à certainement été un peu trop rapide et drastique. Car en effet, en se réorientant aussi brusquement, Phoenix a perdu ce qui faisait sa force, c’est-à-dire son jeu si atypique. En rationalisant ou en normalisant son équipe, Kerr a abîmé le finalement fragile équilibre que D’Antoni avait construit.

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