14 juillet 2010

More Than A Game

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---La surprise a été éventée avant terme mais quand même, j'ai été étonné de savoir que Lebron James allait réellement rejoindre Miami pour retrouver Dwyane Wade et Chris Bosh. Parce que comme le disait à juste titre le nouveau propriétaire des Nets de New Jersey malgré sa partialité, la "marque" Lebron James fait là un bon pas en arrière. En allant rejoindre Wade sur ses terres et en venant se greffer après coup au duo qu'il formait avec Chris Bosh depuis quelques jours, James enlève quelques degrés à sa future gloire personnelle et bride son potentiel "légende". A partir d'aujourd'hui, la trace qu'il laissera dans les livres d'histoire de la NBA sera un peu moins profonde que ce qu'elle aurait pu pour ce joueur qui ne cesse de faire tomber les records depuis qu'il a posé son nom dans la ligue.

---Prendre les rênes des Knicks, sortir cette franchise du ridicule dans lequel elle s'est vautrée, en faire un participant régulier aux joutes du haut du tableau et rendre leur fierté aux new yorkais aurait fait de lui une icône. Ramener un titre à la mythique cité du basketball sevré depuis si longtemps l'aurait élevé au rang de demi-dieu. Qu'importe qu'il n'atteigne jamais le niveau de Michael Jordan ou le degré de technicité de Kobe Bryant, devenir la figure de New York, le joueur qui tente années après années de porter ce maillot mythique jusqu'à la dernière marche lui aurait offert le cœur de la ville la plus connue et reconnue du monde en même temps que celui de la plupart des fans de la balle orange. Pensez-vous, les Knicks affiche presque 20 000 spectateurs chaque soir malgré l’infamie qu’ils montrent sur le terrain depuis plusieurs années. A Gotham City, tout est décuplé, les mythes et légendes plus qu’autre chose. Là-bas, si n'importe quel gamin de 17 ans dominateur sur les playgrounds est une idole super hypé (Kenny Anderson, Stephon Marbury, Sebstian Telfair, Lance Stephenson), que serait James? Il est difficile de ne pas voir la synergie exceptionnelle qui aurait pu naître de l’association entre le phénomène des parquets et la ville qui ne dort jamais.

---Le destin du King aurait aussi approché quelque chose de semblable avec les Nets dès lors qu'ils seraient devenus les pensionnaires de Brooklyn, je suppose.

---Au lieu de ça, Lebron James vient renforcer le Heat de Miami. Oui, renforcer. Car ce n'est pas des joueurs de gros calibre qui viennent se caler dans son sillage mais bien lui qui vient renforcer l'équipe de Dwyane Wade. Plus encore, il va là où sont les joueurs les plus talentueux et rejoint des stars étiquetées franchise player déjà en place, dont une qui est la figure indétrônable de cette franchise et la cause principale du seul trophée qu’elle compte dans son armoire. Sous cet angle, King James a plus des allures de Lancelot que du Roi Arthur. C'est toujours perturbant de voir un double MVP de 25 ans enfiler le costume de suiveur. James sera le meilleur joueur du Heat et la première option offensive mais Wade restera l'âme de cette équipe, un peu à l'instar de Paul Pierce à Boston. Si l'ancien cavalier remporte enfin un titre NBA, combien tourneront des regards reconnaissants vers Wade pendant que le n°6 tout sourire soulèvera l'ultime trophée et celui du MVP des finales ? Wade est l'enfant chéri de Miami ; James, seulement le meilleur joueur au monde.

---Quand à l’argument « je vais à Miami parce que c’est la meilleure opportunité pour moi de gagner, pour gagner maintenant et à l'avenir aussi », il n'est décisif dans ce choix que quelques minutes. Car James aurait pu parvenir à la même probabilité de réussite avec une autre franchise sans avoir à sacrifier un peu de cette aura de grand champion qu’il lui permettrait d’être un jour placer aux côtés des Michael Jordan, Larry Bird, Julius Erving et Magic Johnson. Chris Bosh avec qui la complémentarité semblait écrite à l’avance, l’aurait suivi dans le New Jersey, à Chicago ou à New York si le King l’avait décidé. Et chez les Nets, futurs Brooklyners, le duo star aurait été épaulé par un meneur de talent (Devin Harris), un vrai bon pivot (Brook Lopez) ce qui comme on le sait est à la fois rare et décisif dans une course au titre, ainsi que quelques précieux role players plein d’envie et de qualités comme Terrence Williams, Courtney Lee et le prometteur Derrick Favors. Cette base très agréablement équilibrée et qui n’attendait qu’un Capitaine et son lieutenant pour les porter dans leur sillage, était peut-être une meilleure arme pour s’approcher du titre que le seul Dwyane Wade dont la compatibilité de jeu avec James fait naître quelques questions. Et tout ça aurait conservé la patte du Chosen One.

---Et que dire de Chicago ? La seule chose qui s’opposait à la venue du Cavalier était son incompatibilité de jeu avec Derrick Rose, la face annoncée de la franchise pour les dix prochaines années. Mais cette incompatibilité est la même que celle qui existe entre James et Wade (Rose et Wade déploient un jeu très semblable) donc si James ne s’inquiète pas de jouer avec l’arrière du Heat, il n’avait aucune raison de craindre plus son duo avec Derrick Rose (quand bien même le meneur chicagoan a montré quelques réticences à la venue du King. Mais bon si le King est le King, il aurait balayé ces grognements d’un royal haussement d’épaule sans que Rose puisse broncher d’avantage).

---Cette question réglée, les Bulls devenaient officiellement la franchise la mieux placée pour emmener le gamin d’Akron jusqu’au titre. En effet, comme je l’ai dit, Chris Bosh aurait suivi James à Chicago et les deux frères d’armes auraient trouvé sur place Derrick Rose (que je soupçonne d’être un peu moins omniprésent et un petit peu plus « pass first » que D-Wade), le meilleur pivot role player de la ligue en la personne de Joakim Noah (Anderson Varajeo x 3) et une des meilleures 3ème option de la ligue, Luol Deng, qui occupant le même poste que James aurait peut-être pu faire le back-up de luxe à l’aile et en 4 (configuration small ball et jeu ultra rapide avec Bosh en pivot, Deng, James, Rose et un cinquième joueur), ou bien être tradé contre un joueur d’une valeur équivalente ou contre une escouade de soldats intrépides et dévoués.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

ca stient, ca stient putain de bien même si j'pense qu'on est tous d'accord sur le fait qu'il y'ait 2 types de critiques faites au Chosen One:
Celles qui lui reprochent d'avoir quitté Cleevland en soi et qui auraient été toutes aussi virulentes qu'il aille chez les knicks, chose que j'aurais adoré perso (par contre les anti-élus se seraient regalés de commentaires du style "aaaah le joueur bling bling rejoint la ville bling bling")ou aux nets (là on aurait eu ldroit a des trucs du style "ahhh berk il va rejoindre les dollars russes" et surement 2-3 comparaisons foireuses avec Chelsea). Eux auraient voulu que James reste a Cleevland et gagne avec Cleevland (ca j'en suis moins sur en vrai c'est qu'il gagne jaaamais rien avec Cleevland qu'ils auraient adoré)... ouais ca sdéfend

Et puis y'a les critiques du style: pourquoi venir au HEAT comme lieutenant et pas aller en leader dans une équipe et là jpense pas que le fait d'aller a Chicago aurait calmé tout le monde: y'en aurait toujours eu pour dire que James venait dans la maison de D-Rose de la meme facon qu'il va dans la maison du Flash aujourd'hui... ou encore pire: qu'il va chez MJ et qu'il est incapable d'écrire sa propre histoire dans sa propre franchise.
Tout ca pour dire que y'a aucune décision qu'il aurait pu prendre et qui aurait été critiquable par personne jpense.
Par contre moi jvois ca comme un gros acte d'humilité le fait de venir limite comme simple coéquipier chez D-Wade pour gagner des bagues, des bagues et des bagues: pleeeeins de bagues: pour moi c'est une facon de penser super plus altruiste que les mecs qui preferent etre Franchise (pourrie) Player dans une équipe moisie quitte à jamais connaitre le doux parfum des playoffs et dans le meilleur des cas se réveiller a 35ans (Garnett ? Allen ? J. O'neal ??) et chercher a tout prix à aller la ou ils ont une chance d'en gagner une

tout ca pour dire: vivement le début de la saison 2010/2011 aka Miami vs Le reste du monde