06 janvier 2013

Houston Rockets Theme


Les Rockets sont plutôt sympa à voir jouer. Ça pue l'enthousiasme, le joie de jouer et l'altruisme. La volonté de prouver des choses aussi. Je n'ai pas besoin d'évoquer le cas James Harden mais il est loin d'être le seul de cette équipe à vouloir en remontrer au monde. Omer Asik doit prouver qu'il est plus qu'un back-up et qu'il mérite son tout nouveau contrat. Jeremy Lin doit affronter les "overated" qui suivent forcément l'injuste "Linsanity". Patrick Patterson et Marcus Morris ont tous les deux été des grands joueurs universitaires à qui on a jamais donné de considération une fois passés dans la grande ligue. Et Chandler Parsons en plus d'être un simple second tour de draft doit encore avoir le goût de son échec français dans la bouche.

A les voir se dépenser sans compter et cavaler dans tous les sens pour un résultat plutôt satisfaisant, c'est dur de ne pas être de leur côté. Chose extrêmement rare pour moi, j'apprécie même le fait que leur roster ne présente aucun véritable meneur. Harden et Lin ont chacun un peu plus qu'un soupçon de playmaking qu'ils arrivent tous les deux à exploiter simultanément. Simultanément! C'est pas fréquent et beau à regarder. Avec deux presque distributeurs qui savent jouer ensemble (IQ basketball on air), n'hésitent pas à se mettre en retrait du jeu quand c'est nécessaire et à jouer sans le ballon, je comprends bien que les adversaires des Rockets ne savent jamais à quoi s'en tenir face à eux. Surtout, avec eux (mais aussi à une belle compréhension collective du spacing et des mouvements, IQ basketball again), le collectif respire et semble même vivre simplement par lui-même parfois.

Alors c'est vrai que du coup, les texans perdent beaucoup de ballons (vitesse, improvisations, participation de tous et jeunesse obligent) mais est-ce que cette puissance offensive (n°1 de la ligue au scoring) et cette imprévisibilité qui y sont attachées n'en valent-elles pas le coup?

Je ne suis pas encore convaincu par Jeremy Lin mais il a malgré tout largement montré sur certains matchs qu'il méritait qu'on lui laisse le temps de gagner en constance dans ses bonnes performances. Et puis le surnom "Rush Hour" qu'on a donné au duo Lin-Harden est bien trop génial et bien trouvé pour que ces deux-là ne le fasse pas durer.

Mais tout ça n'ira jamais très loin n'est-ce pas? Qu'est-ce que cette équipe peut espérer de mieux qu'un petit tour en playoffs? Une seule question mérite d'être posée à partir de là: alors, que faire maintenant?

L'été prochain, Houston aura les moyens pour filer un gros contrat à un free agent. Là était d'ailleurs toute l'intelligence des contrats 5 + 5 + 15 millions $ par an offerts à Asik et Lin pendant l'intersaison. Ces contrats sont à la fois suffisamment volumineux pour convaincre les deux joueurs de signer (et dissuader leurs franchises d'origine de ne pas égaler l'offre comme elles en avaient la possibilité) et structurés de façon à ce qu'ils ne plombent pas la masse salariale avant deux ans. Les Rockets ont donc deux ans relativement aisés au niveau du salary cap pour se renforcer férocement (avec une star ou deux très bons éléments par exemple). A près ça le plafond salarial sera explosé mais cela n'aura pas d'importance. L'équipe sera alors finalisée et, c'est l'objectif, armée pour aller gratter les sommets du championnat. De plus, quand Asik et Lin seront des poids financiers, ils le seront pendant une seule petite saison seulement. Soit un moment à passer ou de bons contrats finissants à échanger.

Les Rockets pourront donc recruter gros cet été. Mais qui? A priori, on oublie Chris Paul et Dwight Howard (quoique Dwight-O pourrait être tenté de jouer dans cette bande de joyeux guerriers drivée par un all-star en puissance). Andrew Bynum aussi mais là, ce serait plutôt à l'initiative de Houston.

Pourquoi pas Josh Smith? Son apport défensif pourrait s'avérer déterminant dans cette équipe en mal de ce côté du terrain. Ses qualités athlétiques, ses facilités dans le jeu rapide ainsi que sa tendance à flotter un peu loin du cercle (comme le fait avec un certain succès collectif Marcus Morris, le power titulaire du moment) devraient s'intégrer parfaitement au jeu enlevé des texans. A l'inverse, Paul Millsap et Al Jefferson, eux aussi free agent en 2013, ne me paraissent pas être des recrues intéressantes. Pas assez forts défensivement. Jefferson ralentirait également dangereusement la troupe d'Harden. Je pense que tant qu'à faire, autant garder le duo d'ailiers forts Patterson/Morris, agréablement complémentaire et plutôt prometteur.

Houston pourrait aussi attendre l'été 2014 pour signer ce gros calibre mais sauf erreur, il n'y aura pas grand monde d’intéressant (LeBron James aura une clause de départ mais bon voilà quoi).

Ou alors, la franchise texane pourrait miser sur la progression individuelle et collective de son effectif actuel. Une idée qui ne résistera peut-être pas à l'épreuve de la réalité mais ça serait rafraichissant de voir une telle chose en NBA. Le roster est jeune à souhait et comprend en grande majorité des joueurs sérieux et dévoués. Le temps et l'expérience faisant son travail, qu'est-ce qui empêcherait de développer une défense solide -son plus grand point faible- ? La volonté, la solidarité et des choses qui s'apprennent comme le placement, la science des rotations et des aides, la concentration et la communication posent plus de problèmes à une attaque que les simples qualités individuelles en la matière ou encore les aptitudes athlétiques.

Voir une équipe traverser le temps, affronter les épreuves et progresser ensemble serait vraiment quelque chose de génial. Tout ce qu'il faudrait, c'est lui laisser du temps, chose rare est précieuse en ce monde. Toutefois, ce ne serait pas la première fois que la ligue rencontrerait une franchise qui retourne les tendances générales alors pourquoi pas? Je ne sais pas vous mais moi, j'ai bien envie de voter pour.


Bonus tracks:

- Concernant Harden, il porte le costume de leader à merveille mais quand même, il craque un peu sur les trois points cette année. Il est clairement capable d'en mettre régulièrement sur la tête de n'importe qui mais je ne serais pas contre qu'il réduise la fréquence à laquelle il les prend.

- Pendant la Linsanity new-yorkaise dont il a été le témoin des premiers souffles, le trop rare Jeffzewanderer avait sorti un papier sur Jeremy Lin. Dans cet article il le voyait au final être du genre à tourner à "10-12 pts et 5-6 pds", voire 15 pts dans l'hypothèse haute alors que l'ancien pensionnaire d'Harvard cartonnait à plus de 20 pions en moyenne à ce moment-là. Cette année, l'arrière affiche 13,3 points et 6,9 passes. Bien vu, Madame Irma.

- Si je mets Royce White de côté vu qu'il est plus ou moins en rupture avec la franchise, les Rockets ont encore dans leurs rangs deux espoirs très talentueux qui trépignent d'impatience de prouver leur valeur chez les pros: le Pau Gasol du pauvre, Donatas Motiejunas, et le combo-forward super athlétique capable de jouer poste bas comme de dégainer à longue distance mais qui malheureusement n'évolue à son meilleur niveau qu'un match sur trois, Terrence Jones. Je suis curieux de voir ce que Houston fera avec ces deux beaux spécimens à l'avenir. De jolis renforts d'ici quelques temps? Un gros gâchis? Des monnaies d'échange?

StillBallin

Aucun commentaire: