Dominique |
Quels joueurs de
l’effectif des Hawks et des Nets vont exploser et changer de
statut lors de la saison 2013/2014 ?
En NBA, on appelle ces
joueurs des sleepers, des talents qui sommeillent et attendent
la bonne opportunité pour prendre de l'importance dans le collectif
et le futur de leur équipe.
(Série d'articles
écrits pour Inside Basket)
- MINNESOTA TIMBERWOLVES : Corey Brewer
Cette saison doit être celle du trio Rubio, Love & Pekovic. Cependant, avec la perte de Kirilenko, parti pour les Nets de Brooklyn, les Wolves ont dû se renforcer à l'aile. Corey Brewer était
venu emmener ses longs segments et ses qualités athlétiques pour
dynamiser le banc de Minnesota mais la blessure au genou (sans date de
reprise connue) du bondissant albinos Chase Budinger fait de Brewer un élément encore plus important de l'effectif.
Brewer se retrouve donc en concurrence avec le rookie Shabazz Muhammad et la déception Derrick Williams,
le partenaire d'alley-hoop de Ricky Rubio. Autant dire qu'aux vues de
ses performances de la saison dernière avec Denver, Brewer devrait
s'imposer comme un joueur essentiel du dispositif des troupes de Love
& Co. Meilleur défenseur d'un effectif qui ne sait pas défendre, cet
atout lui garantit d'emblée du temps de jeu.
Très productif après le All-Star Game
: 13,5pts 2,5rb 1,7pas 1,6bp 1,9int (42,7%, 26,3% et 74,7% aux shoots)
en 26 minutes de temps de jeu, ce qui donnerait des stats projetées sur
36 minutes de 18,7 points et 2,6 interceptions (de quoi être le numéro 1
de la ligue dans la catégorie), Corey Brewer est le joueur à surveiller
cette saison, tout simplement parce que sa volonté de jouer des deux
côtés du terrain doit être contagieuse pour que l'équipe aille en
playoffs, car avec les Rubio (qui joue plus l'interception qu'il ne
défend), Martin, Love et Pekovic, la défense des Wolves risque de
souvent souffrir...
- MILWAUKEE BUCKS : Larry Sanders
Cette saison sera marquée par l'explosion de nombreux Big Men : Enes Kanter, Derrick Favors, JaVale McGee, Andre Drummond, Jonas Valanciunas, DeAndre Jordan, DeMarcus Cousins et Anthony Davis. Larry Sanders vient
compléter cette liste de joueurs prometteurs mais, contrairement à la
grande majorité des éléments susdits, c'est surtout en défense qu'il va
éclairer le panorama NBA.
En plus de briguer
dès à présent le titre de MIP (meilleure progression de l'année), il
peut réellement entrer en lice pour le titre de meilleur défenseur de la
saison prochaine. Infiniment long, mobile, athlétique et doté d'un don
inné pour sentir le jeu en défense, Sanders est la raison pour laquelle
les Bucks ont laissé partir le duo terrible Brandon Jennings et Monta Ellis pour entrer dans une phase de reconstruction.
Considéré comme le nouveau Dikembe Mutombo,
beaucoup d'attentes sont placées en lui de la part des dirigeants, qui
espèrent qu'il sera capable de rendre l'équipe compétitive par sa simple
présence défensive. Après le ASG, il avait ainsi affiché les
stats très prometteuses de 12,0pts 11,1rb 2,3ct en 30 minutes, de quoi
être très optimiste pour la saison à venir.
- NEW ORLEANS PELICANS : Anthony Davis
Si Andre Drummond est le pivot du futur, son pendant à l'aile est Anthony « Unibrow » Davis...
Ancien arrière reconverti intérieur suite à une croissance
impressionnante très tardive, « monosourcil » allie la mobilité et
l'aisance technique d'un petit dans un corps de Big Man ; pas encore très « big »
mais suffisamment pour tenir sa place au poste 4 et envisager d'ici
quelques années une polyvalence sur les deux postes de la raquette.
Auteur d'une saison
rookie dans l'ensemble décevante due à de nombreuses blessures (et une
lutte intestine de la part de sa direction pour savoir si les Hornets
allaient être renommés Pelicans, Rougarou, Mosquitos (sic.), Swamp Dogs
ou Bullsharks...), Anthony Davis n'a pas comblé les attentes énormes
placées en lui lors de sa sélection à la draft 2012 (1er choix). Plutôt
qu'un nouveau Tim Duncan, on a plutôt vu un « Slim Duncan » tant le nombre des performances de génie a été maigre...
Cependant, la trêve du All-Star Weekend a
fait de lui un autre joueur et il a affiché des moyennes beaucoup plus
prometteuses que ses moyennes d'alors : de 12,5pts il est passé à
15,3pts, de 7,5rb à 9,3rb tout en étant toujours aussi adroit aux shoots
(52%) et en ayant réglé la mire aux lancers-francs (de 70,2% à 81,2%).
Fier d'avoir pu
récupéré son « mojo », il entre dans cette saison prêt à faire hausser …
des sourcils par la qualité de ses performances !
- NEW YORK KNICKS : Iman Shumpert
Après une année de
rookie prometteuse (2011-2012) qui s'est malgré tout terminée sur une
fausse note avec une vilaine blessure au genou, Iman Shumpert est enfin prêt à devenir le second de Carmelo Anthony.
Refusant de prendre son temps pour se soigner comme avait su le faire Derrick Rose,
Iman Shumpert a foulé les terrains beaucoup trop tôt et n'était plus
que l'ombre du joueur excitant qu'il était lors de son année de débutant
(de 9,5pts 3,2rb 2,8pass 1,7int 29 min en 2011 contre 6,8pts 3,0rb
1,7pass 1,0 int 22 minutes en 2012).
Désormais opérationnel et en confiance, il est le facteur X de cette bonne équipe de New York, surtout que Mike Woodson, le coach des Knicks, a déclaré vouloir jouer plus grand que l'an dernier et compter surtout sur la rotation suivante : Felton, Smith, Anthony, Bargnani, Chandler & Shumpert.
Athlétique, travailleur et capable de jouer sur les postes 1,2 et 3, sa
polyvalence lui garantie de la présence sur le terrain.
- PORTLAND TRAILBLAZERS : Mo Williams
Capable d'évoluer sur les deux postes arrières, Mo Williams a
toujours été plus à l'aise dans un poste de meneur titulaire qu'en
sortie de banc. En carrière, il a une production titulaire de 15,2pts
5,7pass à 44,7%, 39,1% et 87,1% aux shoots, 3pts et lancers-francs
contre une production de banc de 9,5pts 2,6pass 41,0%, 36,7% et 86,1%.
Désormais en charge de faire souffler l'excellent jeune meneur Damian Lillard et de prendre sous son aile un autre jeune joueur au profil similaire, le rookie C.J. McCollum,
il doit désormais changer de costume. Fini celui trop grand pour lui de
meneur titulaire d'une bonne équipe, il doit désormais prendre celui
d'un Jason "Jet" Terry, un shooteur à la confiance
inébranlable capable de reverser le cours d'un match avec quelques
prises de risques folles mais réussies...
Damian Lillard a déclaré vouloir souffler plus que l'an dernier (39 minutes par match en tant que rookie !) et Wesley Matthews a
perdu sur blessure son remplaçant attitré, McCollum. Mo Williams aura
donc le luxe d'être le leader incontesté d'un banc qui s'est bien
renforcé avec les arrivées de Thomas Robinson et Dorell Wright. Si les Blazers vont en playoffs cette année, la présence de Mo Williams sur le banc y aura été prépondérante...
- SAN ANTONIO SPURS : Kawhi Leonard
En début de saison dernière, Gregg Popovich avait déclaré que les Spurs seraient un jour l'équipe de Kawhi Leonard. Après avoir eu du mal à digérer cette nouvelle notoriété avant le All-Star Game
(10,5pts 5,5rb mais tout de même 49,8% d'adress en 29 minutes) l'ailier
de San Antonio a fait honneur à cette déclaration avec une production
chiffrée très polyvalente, en plus de son habituelle excellente défense.
Ainsi, post-ASG,
il avait affiché 14,0pts 6,7rb 2,3pass 1,4int 0,6ct pour 1,1to et avec
les monstrueuses moyennes de 49% aux shoots (malgré un faible 32,3% à
trois points) et 81,9% aux lancers-francs avant de confirmer et
d'exploser en playoffs avec 13,5pts 9rb 1,8int et surtout 54,5%
d'adresse aux shoots en 37 minutes. Régulier, travailleur, costaud et
présent des deux côtés du terrain, c'est le joueur d'équipe parfait pour
le système des Spurs (et probablement pour celui des autres équipes)...
Cette saison, cette équipe sera toujours celle de Tony Parker et Tim Duncan,
mais les deux vétérans savent qu'ils arrivent en fin de course et
commencent à tendre le relais au musculeux Kawhi Leonard, enfin prêt à
passer un cap et foncer vers la célébrité, en atteste ses derniers très
bons playoffs.
- SACRAMENTO KINGS : DeMarcus Cousins
Pour la plupart des
analystes US, il est l'intérieur le plus talentueux de la NBA. Très
mobile malgré un gabarit XXL, dominateur aux rebonds, doté de mains très
rapides (qui lui permettent même d'intercepter des arrières sur leur
dribble) et capable de s'écarter pour scorer, DeMarcus Cousins est l'intérieur qui possède le plus de qualité depuis un certain Derrick Coleman, joueur grandiose des Nets dans les années 90 qui avait gâché sa carrière à cause d'une attitude générale problématique.
Plus puissant qu'un Tim Duncan, agile et mobile qu'un Marc Gasol et meilleur shooteur qu'un Dwight Howard,
il devrait déjà être l'un des meilleurs joueurs de la ligue.
Malheureusement pour lui, DMC possède les mêmes défauts que DC, à savoir
une immaturité chronique et surtout le mauvais réflexe de trop souvent
vouloir jouer face au panier et shooter quand bon lui semble alors que
sa puissance et sa technique feraient des malheurs près du cercle...
D'ailleurs, si en
carrière Coleman n'a pu faire mieux qu'un ridicule 44,7% d'adresse, DMC
en est au même point avec 44,8% depuis son entrée dans la ligue, et on
parle ici de deux joueurs proches des 2,10m et plus de 120 kilos...
Cependant, tout
porte à croire que cette saison sera différente et que DMC pourra
dépasser le modèle original : les Kings sont en reconstruction et il est
désormais le seul leader à bord, il a pour consigne de limiter son jeu à
celui d'un pivot et non d'un « pivot / ailier fort / stretch four » et, surtout, l'attaque passera par lui...
- TORONTO RAPTORS : Jonas Valanciunas
Son nom est sur
toutes les lèvres de tous les analystes quand il faut établir la liste
des candidats potentiels au titre de meilleur progression de l'année.
Après une saison de rookie encourageante, tout le monde s'attend à être
témoin de l'explosion de Jonas Valanciunas, le pivot lituanien des Raptors.
Si l'on se penche sur son apport post All-Star Game, on se rend compte que la NBA pourra bientôt compter sur un nouveau big man dominant.
En 27 minutes de temps de jeu, il avait affiché 11,1pts 6,9rb 1,4ct à
58,8% de réussite aux shoots et 82,9% aux lancers-francs. Si l'on
projette ses stats sur 36 minutes, la norme d'un titulaire, on se
retrouve avec un apport « théorique » de 14,8pts 9,2rb et 1,9ct avec 59%
et 83% aux shoots, effrayant !
Grâce à une
formation à l'européenne, il a de bons fondamentaux, marquent ses
lancers-francs (et peut donc jouer dans le money time sans handicaper
son équipe) et ne fait que ce qu'il maîtrise.
Il a pris du muscle
cet été, ce qui lui permettra d'être plus solide en défense et donc de
prendre moins de fautes parce que poussé hors de position, comme c'était
le cas l'an dernier. En confiance et membre important d'une équipe
jeune qui joue pour les playoffs, il est celui qui permettra à Toronto
de franchir un palier, pas Rudy Gay, ni DeMar DeRozan ou Kyle Lowry...
- UTAH JAZZ : Derrick Favors, Enes Kanter & Gordon Hayward
Adepte des salles de musculation depuis son entrée en NBA, où il a rapidement été comparé à Dwight Howard, Derrick Favors a
jusqu'ici déçu. A l'aube de sa troisième saison, celui qui ne sera
jamais aussi dominant que le pathétique et souriant néo-rocket devrait
néanmoins connaître une saison faste grâce à une formation effectuée
sous la tutelle de Paul Millsap et Al Jefferson.
Puissant, mobile et besogneux, il aura pour mission de patrouiller en
défense et gober tous les rebonds à sa portée, une tâche qu'il a
commencé à effectuer lors de cette présaison avec des performances
dignes d'un Dennis Rodman : 14rb en 25min contre les
Warriors, 17 en 31min contre Portland, 13 en 27min contre les Lakers et
enfin 17 en 37min contre les Clippers. Cette saison pourrait marquer la
fin de l'hégémonie de la paire Kevin Love / Dwight Howard pour le titre de meilleur rebondeur de la ligue, une domination bicéphale qui dure depuis 6 saisons...
Partenaire de Favors dans la raquette, Enes Kanter était
ces deux dernières saisons le secret le mieux gardé de la ligue. Joueur
offensif brillant, ce pivot à l'ancienne qui joue sans fioritures et se
repose sur d'excellents fondamentaux aura l'occasion de montrer lors de
cet exercice qu'il a beaucoup appris auprès du maître es jeu poste bas:
Big Al Jefferson. Désormais titulaire avec tout le temps de jeu qu'il
pourra supporter, il sera le pendant offensif du travailleur de l'ombre
Favors. Il n'a été titulaire que deux fois en 2012/13 : 23pts 22rebonds
en 44minutes puis 18pts 10 rebonds en 31 minutes. Du très lourd...
Pour finir, voilà le meilleur joueur de cette jeune équipe : Gordon Hayward. Mis à part le trio terrible LeBron James, Kevin Durant et Paul George,
aucun ailier n'est plus complet que le nouveau leader du Jazz. Méconnu
du grand public puisque plus souvent remplaçant que titulaire l'an
dernier, il est capable de tout faire sur un terrain, en attaque comme
en défense. Désormais en charge d'alimenter la marque de l'équipe, en
plus d'aider à la distribution de la balle, Hayward pourrait contre
toute attente faire une saison de All-Star tant l'opportunité
d'exploser semble incroyable : un meneur rookie blessé les premiers mois
de compétition, une raquette très physique prête à lutter pour le
rebond offensif et une direction qui a décidé de faire confiance aux
jeunes...
- WASHINGTON WIZARDS : John Wall & Bradley Beal
Malgré le fait
d'avoir un combo nom-prénom de super héros de comics et un compte en
banque débordant depuis la signature de son nouveau contrat (80 millions
de dollars sur 5 ans), John Wall ne fait pas
l'unanimité. A l'instar d'un jeune Bruce Wayne, le protagoniste
principale de l'équipe de Washington est en reconstruction. Prétentieux,
fragile, mauvais shooteur et tout simplement décevant, il doit
aujourd'hui prouver qu'il mérite son salaire de superstar. Malgré toutes
les critiques sur son jeu, Wall est pourtant toujours cité parmi les
stars de demain. Pourquoi ?
Tout simplement
parce qu'en dépit d'une incapacité chronique à shooter longue distance
il est un des plus rapides, agiles et explosifs meneurs de la ligue,
capable de s'envoler en prenant un appui pied droit comme pied gauche ou
d'agresser le cercle main droite comme main gauche... Son potentiel
semble tout bonnement illimité. La saison dernière, sa période post All-Star Game a été monumentale et digne d'un Derrick Rose ou Russell Westbrook,
autres meneurs hyper athlétiques. En 35 minutes de temps de jeu, voilà
l'ampleur des dégâts : 20,7pts 4,5rb 7,8pas 1,5int 3,1bp 0,8ct avec
44,4% et 81,0% (sur 7,1 tentatives) d'adresse générale et aux
lancers-francs ! S'il continue dans cette voie, alors il rejoindra Chris Paul, Derrick Rose, Stephen Curry & Tony Parker parmi l'élite des meneurs NBA...
Son partenaire des lignes arrières, le dynamique Bradley Beal,
pourrait tout de même lui voler la vedette. Batman peut-il être
dépasser par Robin ? Si l'on s'en réfère à la pré-saison, ce qui est
stupide, Beal paraît plus affamé que le néo meneur multimillionnaire qui
a laissé son envie à la caverne en cette période de préparation.
Superbe scoreur, Beal rappelle un Mitch Richmond version light,
un scoreur relativement petit pour son poste (1,93m) mais qui sait être
aussi dangereux en drive qu'au shoot. Fatal en « corner three », 54,9%
(28/51) dans l'angle gauche et 43,2% (19/44) dans l'angle droit l'an
dernier, le fait de jouer avec un meneur incapable de shooter longue
distance et qui passe son temps à « drive and kick » est un
cadeau du ciel pour l'arrière des Wizards, qui s'apprête à vivre une
très belle deuxième saison dans la ligue ! Voilà ses moyennes post ASG
avant que le blessures ne viennent écourter sa fin de saison : 16,5pts
5,7rb 2,3pass 0,8int 1,8bp 0,6ct avec 47,1%, 45,5% et 76,3% aux shoots
(total, 3pts et lancers-francs). Le tout en seulement 32 minutes !
Merci à tous pour avoir suivi cette longue rubrique sur les joueurs à surveiller cette saison !
(Série d'articles écrits pour InsideBasket)
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